Les DYS-quelque chose et autres troubles des apprentissages

Les dys

Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dyspraxie, dysgraphie, dysphasie… ou encore trouble spécifique du langage écrit, trouble logico-mathématique, trouble de l’acquisition des coordinations, trouble visuo-spatial, trouble du geste, trouble du graphisme, trouble spécifique du langage oral…

Différents termes pour dire quoi ?

Que le développement de l’enfant est DYS-harmonieux ! L’enfant présente des forces dans certains domaines ou des capacités comparables aux autres, mais dans quelques sphères cognitives, il a vraisemblablement des difficultés durables et spécifiques qui contraignent sa scolarité, voir plus généralement son quotidien. Au point que certains jeunes peuvent même finir par penser « Je suis nul, je n’arriverai jamais à rien ».

Dans ces cas-là, outre la question des aménagements scolaires et des suivis, il est important de mettre une étiquette sur les difficultés, histoire que le jeune s’en prenne à son DYS plutôt qu’à lui-même !

Quels sont les différents DYS reconnus ?

Quoi de plus rébarbatif qu’une longue explication ? Voici donc un petit schéma-résumé fait spécialement pour vous…

les différents dys

Mais comment savoir si mon enfant a un DYS ?

Existe-t-il vraiment une difficulté significative ?

Suivant le type de DYS qu’on soupçonne et le domaine dans lequel il existe des difficultés, l’enfant fait un bilan afin de savoir si les difficultés sont significatives ou non.

Dans le cas de problèmes de langage écrit ou oral, ainsi que concernant des difficultés avec les notions mathématiques, on part chez le médecin traitant qui prescrira un bilan chez l’orthophoniste. Pour les difficultés avec les gestes, l’adresse, le graphisme ou le repérage dans l’espace, le premier bilan se fera plutôt avec l’ergothérapeute ou un psychomotricien. Concernant les soucis d’attention et de mémoire, c’est un psychologue spécialisé en neuropsychologie qu’il faudra aller voir.

Pour les parents qui ne savent pas trop où semble se trouver le problème, je recommande de passer d’abord chez le neuropsychologue. Et je ne recommande pas cela par corporatisme !

En effet, le psychologue spécialisé commencera sans doute par un test de QI. Ce test permet en effet d’appréhender le développement du jeune dans différents domaines. Il sera compléter d’explorations neuropsychologiques suivant ce débrouillage et les éléments d’entretien. Aussi, le neuropsychologue possède des certains tests que possèdent à la fois l’orthophoniste, le psychomotricien et l’ergothérapeute. Il ne fera pas un examen spécialisé dans ces sphères, mais pourra vous dire si un bilan plus poussé est nécessaire.

Pour éventuellement évoquer un profil de DYS, les tests doivent retrouver une déviance significative d’après les normes – soit généralement d’au moins 1,67 écart-type ou sous le percentile 5.

Est-ce une difficulté spécifique ?

Vous l’avez compris, pour parler de DYS, il faut s’assurer que les autres domaines cognitifs ne présentent pas de déficit, notamment le raisonnement. Direction donc le psychologue, qui proposera un test de QI ; si vous êtes allé chez une psychologue spécialisée en neuropsychologie à l’étape 1, le test de QI sera probablement déjà fait !

Pour rappel, on considère un QI comme normal s’il n’est pas inférieur à 80. Entre 70 et 80, on parle de profil limite. En deçà de 70, on évoque une déficience intellectuelle. Néanmoins, ce QI-total peut perdre de son sens si le profil psychométrique n’est pas homogène.

Les difficultés ne sont pas liées à un autre problème, notamment médical ou sensoriel ?

Le passage chez le médecin est obligatoire pour exclure un trouble d’ordre médical ou sensoriel. Si on lit mal parce que l’on voit mal, c’est quand même bien dommage de passer à côté… Si on est inattentif à cause d’une fatigue cognitive secondaire à de grosses apnées du sommeil, peut-être faut-il commencer par là !

Aussi, un DYS, c’est idiopathique : c’est présent sans cause médicale connue. Bref, si le jeune a tous les symptômes d’une dyspraxie et dysgraphie mais que cela s’explique par une souffrance fœtale aiguë ayant fragilisée le cerveau, on ne dira plus DYS mais trouble. Et quand je dis « on », je parle essentiellement des professionnels de santé. Pour discuter de cela avec la maîtresse, il n’est pas nécessaire de faire appel à ces nuances !

Les difficultés sont-elles durables ?

Si votre enfant a eu 5 maîtres d’école différents lors de son CP, certes, il est fort probable qu’il ait encore des difficultés pour lire et écrire en CE2… Mais ce n’est peut-être pas un DYS ! Effectivement, dans ce cas de figure, le problème se résoudra probablement avec un entrainement et une rééducation.

Ainsi, on demande souvent des bilans d’évolution pour apprécier si d’autres causes environnementales ont pu participer à un retard (qui ne dure pas) plutôt qu’à un DYS.

La pose du diagnostic officiel, enfin !

Normalement, si toutes les étapes précédentes ont été réalisées : félicitations, le médecin devrait pouvoir poser le diagnostic de DYS !

Pour les DYS-classiques, comme la dyslexie-dysorthographie, les médecins de l’Éducation Nationale sont tout à fait formés à cela. Les médecins généralistes en ont aussi de plus en plus l’habitude. Vous pouvez d’ailleurs passer par lui si le médecin scolaire n’est pas disponible rapidement.

Pour les DYS plus complexes et moins usuels, du type dysphasie ou dyspraxie, il est généralement nécessaire de faire appel à un médecin plus spécialisé. Cela peut être un pédiatre, neuropédiatre ou pédopsychiatre. Dans l’attente de telles consultations, vous pouvez tout de même faire le lien avec le psychologue ou le médecin scolaire pour commencer à envisager des soutiens pédagogiques.

En dépit du respect de toutes les étapes, le diagnostic n’est pas aisé dans certains cas : dès lors que l’enfant est petit ou s’il existe d’autres difficultés (autisme, dépression…), le diagnostic est souvent plus complexe. Dans ces situations, c’est souvent le temps qui permet d’y voir plus clair. Pour pouvoir avoir les compensations nécessaires, un diagnostic « d’attente » est néanmoins souvent posé.

Que faire pour aider mon enfant ?

En premier lieu, il faut connaître et reconnaître les troubles. Et donc faire les bilans ! Cette reconnaissance en permet la compensation.

Compensations

Les aménagements pédagogiques peuvent alors être mis en place et formalisés dans un PAP en lien avec le médecin scolaire. Ils sont parfois précisés dans un PPS avec un dossier MDPH. Via un PPS, l’outil informatique peut être envisagé, de même que le soutien d’une AVS.

Ces aménagements peuvent être demandés pour les examens.

Si cela est insuffisant, l’orientation en classe DYS, SEGPA, ULIS ou IME/IEM est encore un des possibles.

Sachez que les bilans médicaux et paramédicaux joints à ces dossiers doivent généralement avoir moins de 2ans… C’est ainsi que je retrouve souvent les mêmes jeunes pour une nouvelle session de tests !

Pour vous repérez concernant la mise en place d’aménagements pédagogiques, cliquez donc ici.

Rééducations

Pour ce qui est des prises en charge thérapeutiques, cela dépend du DYS. Suivant les domaines, c’est souvent les orthophonistes, les ergothérapeutes, les psychomotriciens ou parfois les kinésithérapeutes qui accompagnent les jeunes. Certains psychologues spécialisés, souvent neuropsychologues, proposent aussi des remédiations cognitives concernant certains troubles, plus particulièrement les troubles de l’attention et de la mémoire.

Ces prises en charge ne durent pas toute la vie – même s’il faut parfois des piqûres de rappel.

La coordination entre les spécialistes est souvent faite par une médecin. Si les thérapies recommandées ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale, ce médecin vous recommandera probablement de faire un dossier MDPH. Il en remplira alors sa partie.

Soutien psychologique

Mon constat concernant le vécu et le retentissement sur l’estime de soi : ils sont parfois aussi handicapants que les troubles eux-mêmes. Pour beaucoup de jeunes, il est important de bien comprendre le DYS. Le travail psychoéducatif peut alors aider ces jeunes à élaborer autours de leur situation. Se rapprocher d’un psychologue connaissant bien ces DYS et proposant un abord psychothérapeutique est pertinent.

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