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E-sportifs et streamers : la préparation mentale

Je m’appelle Dimitri Beauvois. Je réalise actuellement un DU en préparation mentale et psychologie du sportif. Dans la continuité du précédent article, en voici un peu plus. Mais dans un domaine d’activité qui me tient à cœur ! A savoir : la préparation mentale chez les esportifs et les streamers.

Grand amateur des jeux vidéo et de leurs compétitions, que ce soit dans le cadre de ma pratique personnelle

à un modeste niveau, notamment sur Team Fight Tactics,  Rocket League ou League of Legends…

ou de ma consommation de contenu sur Twitch, j’ai toujours eu l’impression que derrière son écran, l’esportif est aussi confronté à des problématiques pouvant réduire ses performances et son bien-être général. Tout comme le sont les sportifs « classiques ». 

Pourtant, quand aujourd’hui la préparation mentale commence à être ancrée dans les environnements sportifs traditionnels, dans les sports électroniques, la formation aux habiletés mentales n’en est qu’à ses débuts. En somme, de nombreux esportifs ne pratiquent pas la préparation mentale. Par ailleurs, ils n’ont tout simplement pas conscience des avantages qu’elles apportent.

Si ces dernières années, quelques structures des plus importantes ont fait de plus en plus appels à des préparateurs, l’enjeu est vraiment que cela devienne systématique. C’est tout particulièrement pertinent  pour les joueurs les plus jeunes.

Parlons des difficultés des e-sportifs !

Mais alors, quelles sont ces difficultés auxquelles nos joueurs e-sport et streamers sont confrontées ?

  • Tout d’abord, le cadre de vie : Bien souvent les e-sportifs pro sont postés derrière leurs écrans, pour les sessions d’entrainement solo ou team qui peuvent durer jusqu’à 12 heures par jour. Nos joueurs font face à des sessions intenses où la régularité prime.
  • Ensuite, la notion de fatigue n’est pas perçue comme « légitime »: La dépense d’énergie physique étant faible pour réaliser les entrainements. Bien souvent les joueurs ont tendance à ne pas prêter attention à la fatigue qu’ils ressentent. Ils ne s’accordent que peu de temps de repos. Toutefois, le stress accumulé est lui bien présent. Contrairement aux sportifs, il n’est pas évacué par l’effort physique lié à l’entrainement.
  • Se questionne également la gestion de la vie sociale : Les sessions d’entrainement ou de streaming occupent la plus grande partie de la vie de nos joueurs (comme évoqué, on se rapproche de session de 12h/jour, et ce, 6 à 7 jours par semaine). La conséquence directe est l’isolement social des joueurs imposé par leur rythme et la pression des chiffres et des statistiques pour les streamers. De plus, plus les joueurs sont jeunes, plus ils sont confrontés à des problématiques qui les dépassent. Par exemple, la notoriété n’est pas synonyme de sociabilité…
  • Enfin, les spécificités de cette pratique « à part » dans l’univers du sport : chaque jeu à une « fanbase » plus ou moins importante. Et certains ne sont clairement pas aussi attractifs que d’autres, ou ne présentent pas un intérêt sur le long terme pour les supporters. Face à cette incertitude, les joueurs doivent apprendre à gérer les phénomènes éphémères et leur popularité.

Dans quels buts utiliser la préparation mentale ?

Que pourrait apporter une démarche en préparation mentale à nos joueurs esport et streamers ? Liste non exhaustive évidemment !

  • Apprendre à gérer son stress, ses émotions et améliorer sa concentration à l’entrainement ou en compétition Cela grâce à plusieurs outils tels que la fixation d’objectifs, les routines de performances, les techniques de respirations et de relaxations… Car le lien entre les tensions mentales et les tensions physiques est indéniable (ex : stress – racine latine string ere = tension). Or une tension physique qui se crée peut rapidement dénaturer votre façon de jouer (tremblement, spasme musculaire)… Et par conséquent, vos performances !
  • Renforcer votre confiance, votre leadership et votre affirmation de soi.
  • Ajuster vos croyances limitantes et les blocages en adaptant votre discours interne.
  • Renforcer votre résilience en cas d’échec. Et ce grâce à des objectifs adaptés, réalistes et non centrés exclusivement sur le résultat. Ces objectifs divers et variés, sont intégrés dans un triple projet (sportif, familial et scolaire).
  • Une optimisation de l’entrainement, de la préparation à une compétition ou encore de la performance le jour J… Tout en favorisant le plaisir et le bien-être grâce aux différentes méthodes d’imagerie mentale.
  • Corriger un comportement néfaste pour votre performance et votre carrière (ex : agressivité et insultes lorsque l’entrainement ne se passe pas bien).
  • Mieux gérer la pression des réseaux sociaux et du contact très proche que vous pouvez entretenir avec votre fanbase.