Le TDAh : ça fait quoi en gros ?
Avoir un TDAh, c’est vivre avec une caractéristique neurodéveloppementale particulière : votre cerveau s’est structuré de façon à générer des idées et concepts plus vite qu’il ne peut les organiser. Le résultat ? Une charge mentale énorme, des oublis fréquents, une tendance à perdre vos affaires et beaucoup de temps et d’énergie gaspillés à chercher… A moins d’avoir trouver un système de support externe, à la fois numérique et physique, pour qu’il puisse fonctionner à son plein potentiel.
Votre cerveau externe numérique
L’objectif est de libérer votre mémoire de travail en confiant les informations à des outils fiables.
L’agenda numérique, votre copilote infaillible : Utilisez Google Agenda ou le calendrier de votre téléphone comme unique source de vérité pour vos rendez-vous. J’ai bien dit source unique, car sinon ça va se mélanger ! Adoptez le réflexe de tout y noter immédiatement : cours, rendez-vous, mais aussi « appeler mamie » ou « descendre les poubelles ». Utilisez des rappels systématiques pour chaque événement, cela vous aidera à anticiper sans y penser.
Le gestionnaire de tâches pour vider votre esprit : Pour toutes les actions à mener, une application comme Microsoft To Do ou Google Keep est bien aidante. Dès qu’une tâche vous vient en tête, « capturez-la » dans l’application si vous ne savez pas où l’inscrire dans votre agenda. Cette simple action la sort de votre esprit et réduit le bruit mental. Vous pourrez l’organiser plus tard, idéalement sur une plage « ménage » « paperasse » ou « devoirs », l’important est de ne pas la laisser s’envoler.
Les trackers d’objets sont vos anges gardiens matériels. Des dispositifs comme les Apple AirTags ou les Tile sont de petits investissements qui peuvent vous faire économiser beaucoup de temps et de stress. Accrochez-en un à vos clés, glissez-en un dans votre portefeuille ou votre sac. Lorsque vous ne trouvez plus un objet, votre téléphone vous guidera vers lui. C’est une solution simple et très efficace contre les « évaporations » mystérieuses.
Assistant via enceinte connectée. Vous cherchez votre téléphone : « Ok Google, fait sonner mon téléphone ». Ba voilà, je pense que mon exemple est parlant ! Ca peut servir aussi à d’autres choses, car vous pouvez définir des minuteurs pour la cuisine, programmer des alarmes, demander des rappels (« Rappelle-moi d’appeler le médecin à 16h »), ou ajouter des articles à votre liste de courses par la voix dès que vous y pensez.
Listes pré-faites ou réalisées par I.A. Créer une liste de ce que j’emmène en week-end qui reste sur son téléphone et qu’on enrichit à chaque oubli jusqu’à ce que la liste soit parfaite est une bonne astuce. A défaut, les I.A. sont assez douées pour faire cela si vous avez peur de zapper quelque chose. Bref, voici une autre stratégies qui s’ajoutent aux précédentes.
Votre environnement structuré et structurant
Le but est de réduire au maximum l’effort mental nécessaire pour interagir avec votre environnement en le structurant.
Une place a sa chose et chaque chose à sa place. Moins vous avez à réfléchir pour trouver ou ranger quelque chose, plus vous préservez votre énergie et plus vous avez de chance de vous y retrouver. Définissez ou ranger quoi précisément, quitte à vous faire un plan au début à afficher sur le frigo. Un cerveau TDAh a du mal à ranger, pensez donc à des choses pratiques – pas des boites dans ces une autre boite quand on ouvre le tiroir quoi…
Adoptez les boîtes transparentes ou à label. Gardez en tête que le cerveau TDAh a tendance à oublier ce qu’il ne voit pas : l’organisation doit donc être avant tout visuelle. Remplacez les boîtes opaques par des bacs transparents pour tout : câbles, matériel de loisirs, documents… Si vous voyez le contenu, vous avez infiniment plus de chances de vous souvenir de son existence et de trouver ce que vous cherchez rapidement. A défaut, une photo ou une étiquette facilement lisible peut faire l’affaire.
Instaurez un « bac à bazar » contrôlé. Le désordre est inévitable. Plutôt que de le laisser envahir tout l’espace, dédiez un seul endroit, un panier ou un tiroir, pour y déposer temporairement les objets qui n’ont pas de place attitrée. L’astuce est de programmer un rappel hebdomadaire dans votre agenda (« Vider le bac à bazar ») pour le trier en 10 minutes. Cela contient le chaos au lieu de le subir.
Limiter les endroits ou poser des choses et y oublier ses affaires. Vous le voyez ce beau buffet immense dans la salle à manger ? Trop facile d’y laisser tout et rien… Vous pouvez vous donner la règle de ne rien y laisser mais si c’est trop dur à tenir, le plus simple est peut-être d’y mettre pleine de plantes ou de décorations histoire de ne pas avoir l’envie et la place d’y poser votre smartphone ?
Créez des zones cibles. Choisissez un endroit précis près de la porte d’entrée (un crochet, une petite console, un vide-poche) qui sera exclusivement dédié à vos essentiels de départ : clés, portefeuille, écouteurs. Prenez l’habitude, dès que vous rentrez, d’y déposer systématiquement ces objets si vous ne les gardez pas dans votre sac près de l’entrée. Au moment de partir, tout est là, sans effort de recherche. Pareil, choisissez une zone unique par piève où vous chargez toujours votre téléphone quand vous vous poser dans la chambre ou la canapé – comme ca vous le retrouverez plus facilement.
Utilisez un sac unique. Changer de sac est une source majeure d’oublis. Choisissez un sac principal et tenez-vous-y. Si vous avez besoin de changer pour une occasion, utilisez des pochettes internes que vous transférez d’un sac à l’autre. Si vous avez tendance à poser votre sac n’importe où et à l’oublier, le sac banane est une solution idéale. Il contient vos trois essentiels (téléphone, clés, portefeuille) et peut rester sur vous en permanence, même à l’intérieur. C’est le moyen le plus sûr de ne jamais être pris au dépourvu.
La clé du succès : simplicité et unicité
N’essayez pas d’appliquer toutes ces stratégies en même temps. Choisissez-en une seule, celle qui vous semble la plus pertinente pour votre plus gros problème actuel. Mettez-la en place, pratiquez-la jusqu’à ce qu’elle devienne une habitude, puis passez à la suivante. L’objectif n’est pas la perfection, mais la création d’un système simple et fonctionnel qui allège votre quotidien et libère votre formidable esprit pour ce qu’il fait de mieux.